Qu’est-ce qu’une émotion ?
Étymologiquement, le mot « émotion » se décompose comme suit : (E) venant du latin « ex » ; à l’extérieur et (MOTION) signifiant « mouvement ».
C’est donc un mouvement vers l’extérieur, c’est-à-dire qui naît de l’intérieur de soi et va vers l’extérieur. Cette émotion peut être déclenchée par un événement « extérieur » (rencontre, dispute, bonne ou mauvaise nouvelle…) ou par une pensée, une image, un souvenir… La nature ne laissant rien au hasard, si les émotions existent, c’est qu’elles ont une utilité !
A quoi servent les émotions ?
Les émotions ont une double fonction :
- Réguler l’état interne de l’organisme après une déstabilisation (par exemple : je sens monter la colère en moi, je m’exprime par des gestes et des paroles)
- Produire une réaction spécifique à la situation qui l’a déclenchée pour prévenir notre entourage de notre état intérieur (par exemple : j’apprends le décès d’un ami, je sens la tristesse m’envahir, ma gorge se serre, je pleure).
Ainsi, on peut dire que l’émotion est visible par les autres, à l’extérieur de soi. Elle leur indique la « météo » interne.
Comment fonctionne une émotion ?
En l’absence de pathologie significative, il existe une fluidité des émotions chez un individu et l’émotion véritable ne dure que quelques minutes.
Elle se déroule en trois étapes :
- Un temps de charge : C’est la perception et l’interprétation de l’événement déstabilisant par le cerveau limbique et l’amygdale (chargés de gérer les émotions) et la libération d’hormones spécifiques.
- Un temps de tension : Ici, le corps se met en tension en mobilisant son énergie pour agir et mettre en place une réponse adaptée (attaque, fuite par exemple).
- Un temps de décharge : A ce moment se manifeste l’expression de l’émotion (visible pour l’extérieur, par les autres), c’est une phase qui permet au corps de revenir à son équilibre de base.
Chaque émotion a sa propre fonction, son mode de tension et de décharge particulier.
Quelles sont les émotions de base, leur origine, leur manifestation, leur utilité ?
La Colère
C’est celle qui se somatise le plus. Elle est générée :
- Pour défendre son territoire
- Pour réparer une injustice
- Pour défendre ses valeurs
Elle est une réponse à une injustice ou une frustration.
Exemples : Quelqu’un ne tient pas sa promesse, son engagement… ou vous êtes dépossédé d’un bien (vol, escroquerie…). Vos parents ou vos voisins, amis se mêlent de votre vie de couple… Vous subissez une entrave à votre liberté de temps ou de mouvement…
Dans la colère, le pouls s’accélère. La température de la peau augmente et les sourcils se froncent. La mâchoire se crispe, les gestes deviennent plus vifs, la voix devient plus forte, et parfois l’envie de frapper est proche…
La colère, c’est l’effort de notre corps pour se réparer quand l’autre nous a blessé. La colère est l’indice qu’un critère personnel a été violé par soi ou autrui.
La Tristesse
Déclenchée par la perte de quelqu’un, de quelque chose (être cher, fin d’une relation, emploi, santé, objet, lieu de vie…)
Dans la tristesse, le pouls s’accélère un peu, mais moins que pour la colère. La peau se refroidit, le tonus diminue, les membres se crispent. Un serrement se produit au niveau de la poitrine, puis la décharge survient : sanglots, larmes, pleurs.
La tristesse souligne le manque et le vide de ce dont nous sommes privés. Elle accompagne le travail de l’éloignement, de la mise à distance et permet petit à petit de se réparer et d’accepter la réalité de la séparation et se projeter ensuite vers une vie nouvelle.
La Peur
Elle se déclenche face à un danger imminent. Elle a pour vocation de faire réagir et aiguise tous les sens vers l’extérieur. La peur décuple les forces physiques et psychiques. Pendant la peur, le temps s’écoule plus lentement car nos pensées sont accélérées.
Dans la peur, le pouls augmente rapidement, la température de la peau diminue (« Être glacé de peur »). Les poils se dressent (réflexe animal du cerveau reptilien pour impressionner l’adversaire) « on a la chair de poule ». Le visage pâlit, l’estomac se serre et les mains deviennent moites car le sang afflue dans les jambes pour courir ou combattre…
La peur est normalement proportionnée en durée et en intensité au danger. Une fois celui-ci éloigné, la peur disparaît.
La Joie
Elle accompagne un moment de partage, de communion, de réussite. Elle couronne un effort, un succès, une rencontre ou encore des retrouvailles. Elle est liée au bonheur de partager et permet de se sentir reliés aux autres. La joie existe aussi dans les moments de contemplation de la nature, dans l’extase spirituelle. Avec la joie, on se sent dynamisé et exister.
Elle nous donne envie de rire, de danser, de sauter en l’air, comme des enfants, de prendre tout le monde dans ses bras.
Dans la joie, le cœur bat fort, mais le rythme est normal. La respiration est ample et une sensation de chaleur rayonne agréablement dans la poitrine.
La joie est énergie et vitalité. Elle indique la route, le chemin à suivre dans un projet, un engagement, un travail. Dès que l’on s’écarte du bon chemin, la joie s’éteint.
Rédaction : Eric Houbron, chargé de projets prévention, coach professionnel Consultant et Sophrologue Praticien, spécialisé en prévention et gestion du stress.
Dans un prochain article, nous verrons comment gérer nos émotions notamment grâce à la respiration.
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