Prendre conscience de l’impact de son environnement sur son état de santé, voilà le thème retenu par la Mutualité Française Franche-Comté pour ce mercredi 18 juin avec l’organisation de plusieurs événements dont le point d’orgue fut la conférence santé d’André Cicolella, chimiste et président du Réseau Environnement Santé.
André Cicolella a mis en évidence l’augmentation des maladies chroniques dans le monde : cancers (un homme sur deux et une femme sur trois risquent d’être atteints d’un cancer et les cancers chez les enfants et les adolescents sont en augmentation depuis 1970), obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires, asthme et allergies, atteintes de la reproduction, malformations génitales, troubles neuro-comportementaux, maladies neuro-dégénératives, hypersensibilité environnementale. Il a d’ailleurs indiqué que l’espérance de vie en bonne santé était en baisse dans certains pays.
En Franche-Comté, les maladies chroniques sont en pleine expansion depuis quelques années, sans qu’une explication fondée soit réellement mise en avant par les pouvoirs publics. Entre 2003 et 2011, que l’on parle du cancer (+25.1 à 30%), des AVC (+30.1 à 45%) ou encore du Diabète de type 2 (71%), le constat est sans appel. Depuis plusieurs années, le lien entre les perturbateurs endocriniens présents dans notre environnement proche et les maladies chroniques est de plus en plus avéré et nécessite de se mobiliser autour de ces questions.
Cette véritable « épidémie de maladies chroniques », selon les termes de l’OMS, est désormais responsable de 60% de décès dans le monde. Elle trouve en partie sa source dans une série de contaminants environnementaux auxquels est exposée la population : édulcorants artificiels, résidus de pesticides, perturbateurs endocriniens, hormones, pollution urbaine… Le conférencier a épinglé ainsi plusieurs exemples illustrant les liens entre pollution environnementale au sens large et problèmes de santé.
André Cicolella a souligné la nécessité de changer le paradigme ayant prévalu jusqu’à présent dans l’évaluation et la gestion des substances toxiques et a souligné que dans le cas des perturbateurs endocriniens, ce n’est pas la dose qui fait le poison, qu’il faut prendre en compte la période d’exposition (in utero par exemple), les effets cocktails ainsi que les effets transgénérationnels et à long terme.
André Cicolella regrette que l’OMS ne prenne pas en compte des facteurs aussi significatifs que les effets toxiques de certains produits chimiques ; les habitudes de vie comme le tabac, la consommation d’alcool, la sédentarité et l’alimentation étant les seuls facteurs de risques considérés dans la survenance de ces maladies chroniques.
Autre temps fort de la journée, animé par Florent Bourgeois, responsable prévention « Santé Environnement », un atelier Nesting a été proposé aux salariés mutualistes pour les sensibiliser aux risques liés aux substances chimiques présentes dans les objets du quotidien. Espace de partage, d’échange et d’éducation autour de ces questions, cet atelier permet de comprendre l’incidence de nos choix de consommation de produits courants sur la santé.
Retrouvez le contenu de cet atelier au travers du reportage réalisé par France 3 Franche-Comté en cliquant ici :