La deuxième réunion interrégionale préparatoire au congrès de Nantes s’est tenue le 18 novembre à Beaune. Objectif : débattre du pré-rapport, puis élaborer des propositions pour bâtir ensemble la Mutualité de demain. Pour cette deuxième édition, Christophe Lannelongue, Directeur de l’ARS Bourgogne a apporté son éclairage sur l’offre de soins.
Au cours de cette rencontre animée par Dominique Joseph, trésorière générale adjointe de la FNMF, et Jean-Martin Cohen-Solal, délégué général de la FNMF, 250 participants issus des groupements mutualistes ont débattu du pré-rapport du congrès. Ces débats se poursuivront jusqu’en mars 2015 au cours des neuf autres interrégionales.
Donner un véritable rôle aux mutuelles dans le système de protection sociale. C’est l’objectif de la réflexion engagée par la Mutualité Française, objectif qui anime ces rencontres préparatoires au congrès de Nantes. « Il nous appartient de proposer un projet cohérent pour affirmer la volonté et la détermination du mouvement mutualiste. Il convient de rechercher des solutions durables pour imaginer la Mutualité de demain », a expliqué Roland Berthilier, secrétaire général de la Mutualité Française, lors de ce rassemblement organisé conjointement par la Mutualité Française Bourgogne et la Mutualité Française Franche-Comté.
« Le mouvement mutualiste est en position d’innovateur social dans le système de santé » a déclaré Christophe Lannelongue, Directeur de l’Agence Régionale de Santé de Bourgogne dans son intervention sur l’offre de soins. Ainsi, la force du mouvement s’inscrit dans le réseau mutualiste mis en place pour mailler le territoire, rendant ainsi ses actions particulièrement pertinentes. Exemple à l’appui, l’ouverture de centres de santé dentaires dans le département de la Nièvre, territoire fortement touché par le manque de chirurgiens-dentistes et qui répond pleinement aux besoins, en terme de santé publique, pour lesquels la Mutualité Française apporte des réponses adaptées. En toile de fond de cette intervention, c’est la place des SSAM dans le maillage territorial qui est mise en avant.
C’est dans un partenariat organisé et construit autour d’objectifs communs, avec par exemple la signature d’un Contrat Pluriannuel d’Objectifs et de Moyens (CPOM) que la Mutualité Française conforte son rôle d’acteur dans l’offre de soins.
« Le modèle mutualiste place l’adhérent au sein d’une chaîne de valeurs » a pour sa part rappelé Roland Berthilier dans sa présentation du pré-rapport au congrès de Nantes, tout en insistant sur le fait que les mutuelles doivent aujourd’hui « se positionner comme un véritable compagnon de vie de leurs adhérents, en agissant sur les déterminants de sant et en optant pour une prise en charge globale de l’adhérent « . Cette capacité d’innovation soulignée par Christophe Lannelongue doit permettre au mouvement d’évoluer pour se transformer et ainsi de poursuivre cette construction d’un destin commun par les mutuelles au-delà de leurs différences.
« Aujourd’hui, l’enjeu majeur, c’est l’organisation du système de soin » a indiqué Etienne Caniard dans sa conclusion des débats de l’après-midi. « Celui-ci est à bout de souffle, et le plus grand risque, c’est l’absence d’autonomie des complémentaires, et la déconnexion entre les bases de remboursement et les prix réellement pratiqués, qui est le meilleur moyen pour tuer notre système de protection sociale ».
L’enjeu du congrès de Nantes est d’inventer un nouveau modèle avec une caractéristique très importante : une prise d’autonomie de la part des mutuelles vis-à-vis de l’Assurance Maladie Obligatoire en matière de gestion du risque, notamment pour lutter vraiment contre les restes à charge.