Le Pacte du pouvoir de vivre réunit 200 personnes à Dijon

La table-ronde composée de Thierry Beaudet, Amandine Lebreton, Christophe Robert et Laurent Berger, et animée par Caroline Wercoff, secrétaire confédérale de la CFDT.

La cinquième étape du Tour de France du Pacte du pouvoir de vivre s’est tenue à Dijon le 9 janvier 2020 et a réuni 200 militants mutualistes, syndicalistes et associatifs. Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française, était aux côtés de Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, Amandine Lebreton, directrice du pôle plaidoyer et prospective de la Fondation Nicolas Hulot, et Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre.

Quatre signataires du Pacte du pouvoir de vivre étaient à Dijon, salle Camille Claudel, le 9 janvier 2020 pour présenter les 66 propositions, dans le cadre du Tour de France. Thierry Beaudet, Laurent Berger, Amandine Lebreton et Christophe Robert ont fait le point sur ce qui a donné naissance au Pacte du pouvoir de vivre, ce qu’il permet et propose concrètement, ainsi que sur son avenir. Face à eux, 200 militants mutualistes, syndicalistes et associatifs ont pu échanger pour une meilleure justice sociale et environnementale.

L’action face à la crise

L’origine du Pacte remonte au début de l’année 2019, alors que la France est frappée par la crise des gilets jaunes. Dix-neuf mutuelles, syndicats et ONG, étonnés par la forme et l’intensité de la contestation, décident de s’unir et d’écrire, ensemble, un plaidoyer s’inscrivant dans la lutte contre les inégalités sociales et dans la transition écologique. Deux sujets qui ne sont pas antinomiques.

En mars 2019, ces organisations présentent les 66 propositions du Pacte du Pouvoir de vivre. « Nous nous sommes rendu compte que toutes nos organisations étaient complémentaires. L’expertise des unes nourrit celle des autres », affirme Laurent Berger, lors de l’étape dijonnaise du Tour de France du Pacte du pouvoir de vivre.

Ainsi les 19 co-signataires, bientôt rejoints par d’autres (55 organisations ont aujourd’hui signé le Pacte) portent conjointement les propositions, sans faire prévaloir leurs propres intérêts.

La force de notre Pacte est qu’il repose sur la confiance. Chaque organisation croit en l’expertise de l’autre. Amandine Lebreton

« Faire partie du Pacte du pouvoir de vivre fait progresser la Mutualité Française », note Thierry Beaudet. En effet, la Mutualité Française, plus qu’un acteur de l’assurance maladie, est un acteur de l’assurance santé. Etre en bonne santé dépend de tout autre chose que des politiques santé. La santé d’un individu est meilleure lorsque sa vie professionnelle est équilibrée, les revenus stables, le logement digne et quand l’alimentation est saine… D’autant plus qu’« il y avait jusqu’alors un angle mort dans la réflexion de la Mutualité Française, puisque l’on n’avait pas pris en compte la dimension environnementale », avoue le Président.

De la politique non partisane

Afin de peser dans le débat public, les signataires du Pacte du pouvoir de vivre ont été proactifs lors des temps forts politiques. Le 27 août 2019, les 19 organisations à l’initiative des propositions ont été reçues par le Premier ministre Edouard Philippe. « Ce rendez-vous a montré au Gouvernement que nous étions en capacité de dépasser nos individualités respectives pour agir conjointement », remarque Thierry Beaudet.

Ainsi, les organisations se sont positionnées comme porteuses d’exigences : les propositions formulées devront s’inscrire dans un agenda politique de transformation et de justice sociale et environnementale. D’autant plus, que « le changement ne pourra se faire qu’en intégrant le temps long. Il faut sortir des logiques de politiques à la petite semaine », martèle Christophe Robert.

Un nouveau rapport de force est en train de se construire, à dimension politique non partisane, avec la vision d’une réponse à des crises multiples. Christophe Robert

A la suite du rendez-vous à Matignon, des groupes de travail ont été mis en place, notamment sur les passoires thermiques. Un projet mené avec Emmanuelle Wargon, secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire.

Le logement est essentiel pour les signataires du Pacte. Une question pourtant largement malmenée par le gouvernement, selon Christophe Robert. « C’est le premier poste de dépense des ménages. Pour autant, il n’y a pas de véritables ambitions politiques sur le sujet. Il y a même un désinvestissement, puisque le logement est le principal contributeur de la baisse des dépenses de l’Etat. »

La rénovation des logements permettrait pourtant de pallier des problèmes globaux :

  • Réduction de l’émission de gaz à effet de serre ;
  • Contribution au développement économique des territoires et à la création d’emplois dans le bâtiment ;
  • Réduction du coût des factures et donc augmentation du pouvoir d’achat des ménages.

Une place pour les territoires

Pour Amandine Lebreton, le Pacte du pouvoir de vivre est encore en phase de construction. « Il faut continuer d’en faire un espace de discussion, de dialogue, de compromis avec la vision d’une société qui assume d’être complexe. »

Les organisations signataires au niveau national s’entendent sur l’importance de l’action locale. « Rien ne pourra se faire sans une mobilisation territoriale », affirme Laurent Berger. Et Christophe Robert d’ajouter qu’il faut que le Pacte « infuse et se diffuse dans les territoires. Il faut le faire évoluer, le bousculer, se l’approprier localement. » Les réalités territoriales n’étant pas toutes les mêmes, charge aux acteurs locaux de décliner les propositions, de se les approprier et d’être dans la construction (lire ci-dessous).

Aux niveaux national et local, les organisations ne manqueront pas de s’inscrire dans les temps politiques à venir : les municipales, les régionales, puis 2022, avec la présidentielle. Le Pacte du pouvoir de vivre n’en est donc qu’à ses débuts.

Investissez-vous dans le Pacte du pouvoir de vivre

A la suite de l’étape du Tour de France du Pacte du pouvoir de vivre à Dijon, le 9 janvier, la Mutualité Française Bourgogne-Franche-Comte, la CFDT Bourgogne-Franche-Comté et Oxfam ont décidé de poursuivre le travail. Quatre groupes de travail vont être mis en place sur les thématiques suivantes :

  • Emploi et mobilité ;
  • Grand âge et autonomie (piloté par la Mutualité Française Bourgogne-Franche-Comté) ;
  • Précarité et logement ;
  • Environnement.

Vous êtes militant au sein d’un syndicat, d’une mutuelle ou d’une ONG et vous souhaitez vous investir ? Prenez contact avec Sabrina Joly, responsable des affaires publiques de la Mutualité Française Bourgogne-Franche-Comté au 06 80 58 87 76 ou par mail à sabrina.joly@bfc.mutualite.fr.