Regards croisés : trois questions à Pierre Alixant et Tatiana Desmarest

Le 1er décembre dernier, l’assemblée plénière du Conseil Environnemental, Social et Economique Régional (CESER) a adopté le rapport sur « L’accès aux soins en Franche-Comté pour tous et partout » commandé par Marie-Guite Dufay, présidente du Conseil Régional de Franche-Comté.

Quand bien même la santé ne rentrerait pas dans son champ de compétence, le Conseil Régional a choisi d’investir cette thématique en participant notamment aux diagnostics territoriaux de santé ou encore en accompagnant 18 maisons de santé pluridisciplinaires.

Cette saisine du CESER s’inscrit dans le cadre de deux évolutions majeures dans la région : le vieillissement de la population auquel il faudra trouver assez vite des réponses adaptées et l’aménagement du territoire.

L’occasion d’interroger deux membres du CESER qui participent activement par leurs fonctions respectives à la politique de santé sur le territoire.

  • Pierre Alixant est représentant de la Mutualité Française
  • Tatiana Desmarest est représentante de la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire

L’accès aux soins pour tous et partout, c’est le titre du rapport. Qu’en retenez-vous principalement ?

Tatiana Desmarest : L’idée principale de ce rapport est de traiter de l’accès aux soins comme l’indique le titre sous l’angle de l’équité territoriale. Ce rapport formule 8 propositions opérationnelles dans le but de maintenir une offre de soins de proximité.

Pierre Alixant :   Le CESER a su orienter sa réflexion autour des compétences régionales, en préconisant de mobiliser les élus locaux pour anticiper les difficultés liées à la désertification médicale. La proposition de rédiger un mémento à l’usage des élus est tout à fait pertinente pour que ces derniers puissent mutualiser leurs expériences et concentrer leurs efforts sur les sujets essentiels.

Il recommande à la collectivité d’être à l’écoute permanente des difficultés des usagers pour être en capacité d’anticiper, d’accompagner et de décloisonner.

Quel a été votre rôle dans la construction de ce rapport, et plus généralement, quel est le rôle d’un membre du CESER ?

Pierre Alixant : Je siège dans les commissions « territoires » et « mobilités » qui n’ont pas été saisies directement de ce rapport. Les sujets d’aménagement du territoire ou d’organisation des transports sont des sujets de première importance pour les Francs-Comtois, qu’ils soient ou non mutualistes.

Au cas particulier, mon intervention s’est limitée à livrer une contribution mutualiste écrite. Les propositions du CESER, par exemple, sur la coordination d’appui, rejoignent parfaitement les préoccupations du mouvement.

Tatiana Desmarest : Un conseiller au CESER est nommé pour répondre aux demandes de la présidente du Conseil Régional. Les conseillers se réunissent en commissions thématiques qui étudient d’une part les dossiers de la Région où elle rend un avis et d’autre part elle travaille sur des saisines. Dans ce dernier cas, le travail dure plusieurs mois.

Étant membre de la commission Cadre de vie et société, j’ai assisté aux premières auditions, l’étude et la construction de la problématique de cette saisine ainsi qu’à la relecture finale.

Vous représentez respectivement la Mutualité Française et l’ESS au sein du CESER, quel est le positionnement de  ces structures sur l’accès aux soins en Franche-Comté ?

Pierre Alixant : L’accès aux soins en Franche-Comté, et plus généralement en tous points du territoire national, est un sujet de préoccupation constante de la Mutualité afin de maintenir une protection sociale de haut niveau, en veillant à la maîtrise des restes à charge.

La centaine de Services de Soins et d’Accompagnement Mutualistes développés en Franche-Comté témoigne de cette volonté d’offrir aux adhérents mutualistes et plus largement à l’ensemble de nos concitoyens, une offre de soins de qualité à coûts modérés.

Les structures mutualistes, mutuelles ou unions de mutuelles, s’inscrivent résolument dans le champ de l’économie sociale et solidaire à but non lucratif. Contrairement aux idées reçues, les Mutuelles et Unions ne font pas de profits. Au delà des réserves obligatoire, si des excédents sont générés, ce qui est un gage de saine gestion, ils sont entièrement réinvestis au profit des usagers.

Tatiana Desmarest : Je représente la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire de Franche Comté au CESER qui est très attentive sur ces questions.

En effet, le secteur sanitaire et social tient une place importante dans l’économie sociale et solidaire. Ces questions d’actualité sont préoccupantes pour tous ces acteurs.

L’aspect traité dans cette saisine sur l’équité territoriale permet de dresser une photographie de l’état actuel de notre région.